UBB, cette fois c’est la bonne ?

C’est indiscutablement l’équipe en forme du moment : l’Union Bordeaux-Bègles occupe la deuxième place du Top14, la première de sa poule de Champions Cup et se retrouve certainement sur le podium des discussions entre amateurs de rugby. Au vu de sa dynamique actuelle, certains, et en premier lieu ses supporters qui remplissent avec régularité le stade Chaban-Delmas jusqu’aux cintres, ne sont pas loin de lui prêter un destin de champion.

Faut-il pour autant s’enflammer ? La raison commande la prudence : l’UBB n’est pas encore qualifiée pour les 8èmes de finales de la Champions cup et il lui reste quatorze matchs de saison régulière avant de pouvoir envisager d’approcher le Bouclier de Brennus. Et force est de constater que depuis son accession à l’élite du rugby, il y a maintenant 12 ans, le club girondin a déçu plus souvent qu’à son tour en phases finales après avoir régulièrement suscité l’espoir chez ses supporters.

Pourtant, les raisons d’y croire sont nombreuses. En premier lieu le recrutement de Louis Bielle-Biarrey et de Damian Penaud a donné un sacré coup de fouet à l’attaque girondine, sans parler de l’affirmation de Romain Buros à l’arrière, qui complète un redoutable trident d’attaque. Ajoutons pour faire bonne mesure le retour en grâce de Yoram Moefana, l’installation de Nicolas Depoortere au centre et la forme olympique de la charnière internationale constituée de Maxime Lucu – le vrai patron de cette équipe – et Matthieu Jalibert. Pour résumer, et à peu de choses près, l’UBB aligne du numéro 9 au numéro 15 une quasi-équipe de France. Devant, les recrutements d’Adam Coleman, Marko Gazzotti, Peter Samu et Tevita Tatafu, pour ne citer que ces trois-là, ont apporté du sang neuf et permis de densifier un pack au sein duquel Ben Tameifuna s’impose comme un leader de poids.

L’UBB impressionne par sa faculté à marquer et sa facilité à jouer debout, imposant un rythme que ses adversaires ont souvent du mal à suivre, et qui lui permet d’être dangereuse jusqu’aux derniers instants des matchs, comme en témoignent ses victoires in-extremis à Oyonnax ou face à Bayonne.

Il reste cependant des interrogations sur un certain nombre de points. De manière générale, l’UBB a du mal à concrétiser certains temps forts et, plus encore, semble se compliquer la tâche en laissant régulièrement ses adverses dans la partie quand elle pourrait s’envoler au score. On l’a vu lors du match contre l’Aviron, entaché de maladresses qui ont coûté des points aux Bordelais.

Devant, la solidité en mêlée est parfois sujette à caution et l’imprécision de la touche devra être corrigée pour ne pas se mettre inutilement en difficulté. Dans le jeu courant, on peut s’interroger sur certains choix tactiques en cours de rencontre, qui privilégient la largeur du terrain plutôt que la puissance au près. Il est vrai qu’avec une cavalerie comme celle de l’UBB, la tentation du large est compréhensible…

Indéniablement, cette équipe présente de belles marges de progressions. Les deux prochaines journées de Champions cup nous en dirons plus sur sa capacité à franchir les paliers qui la séparent d’un premier titre majeur. Et plus encore les doublons qui se profilent avec le Tournoi des six nations. Car peut-être davantage que les progrès de l’équipe-type, c’est la profondeur du banc de l’UBB qui lui permettra de décrocher, enfin, la consécration qu’elle et ses supporters attendent depuis 2011.

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